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Optimisation de la routine et de l’environnement des vaches pour maximiser la marge de profit

Cows in barn

Le monde nous en a fait voir de toutes les couleurs au cours des deux dernières années. Des évènements météorologiques extrêmes aux prix records des sous-produits, la pression économique s’est fait sentir à travers toute la chaîne d’approvisionnement.

Le resserrement des marges est devenu la norme. En tant que producteurs laitiers, le maintien d’une bonne situation financière est essentiel. Une des façons d’optimiser les marges de profit est d’appliquer la philosophie enseignée par Signes de Vaches.

Ce programme n’est pas nouveau, mais il est simple à comprendre. Il intègre les fondements scientifiques nécessaires pour quantifier l’importance des dynamiques comportementales du troupeau sur la marge de profit. Peu importe la taille de la ferme, l’âge ou le type d’étable, chaque producteur peut appliquer différents éléments du diamant Signes de Vaches et constater des bénéfices économiques notables. Avant de déterminer le plus grand domaine d’opportunité, il est important de se rappeler la routine naturelle d’une vache (Figure 1).

Figure 1

Les vaches laitières consomment entre neuf et 14 repas par jour et consacrent entre trois et cinq heures à l’alimentation. La rumination prend entre sept et 10 heures et peut avoir lieu pendant les 10 à 14 heures pendant lesquelles les vaches sont couchées ou se reposent.

L’abreuvement compte pour environ 30 minutes, et c’est sans compter le temps qu’elles consacrent à la socialisation et, bien entendu, à la traite. Les décisions de gestion doivent favoriser la capacité du troupeau à effectuer toutes ces activités au quotidien, avec un minimum de compromis. Lorsque des changements surviennent au niveau de la routine de la vache, le comportement du troupeau change pour répondre au besoin le plus négativement impacté.

Dans tous les troupeaux, la consommation de matière sèche (MS) est le facteur qui a le plus d’influence sur la production laitière, le bien-être des animaux, la santé du troupeau, l’état de chair et la performance de reproduction. Dans le cadre de cet article, nous nous concentrons sur l’importance de l’espace pour maximiser le repos et la prise alimentaire. Espace et alimentation Les décisions concernant l’espace à la mangeoire, la densité de logement et le temps passé en position couchée influencent la prise alimentaire.

L’espace linéaire à la mangeoire par vache pour les groupes en lactation devrait être d’au moins 0,6 mètre (24 pouces), avec un objectif de 0,75 mètre (30 pouces). Pour les vaches en transition, un minimum de 0,75 mètre (30 pouces) d’espace est nécessaire, avec un objectif de 1 mètre (36 pouces) pour des résultats optimaux. Moins il y a d’espace, plus il y a de compétition, ce qui force chaque vache à adopter un comportement de dominance pour maintenir sa routine idéale. En raison de la concurrence accrue, les animaux dominés verront leur routine compromise pour éviter le comportement dominant des autres vaches du groupe.

L’espace à la mangeoire est dépendant de l’espace linéaire de l’aire d’alimentation ainsi que de la densité de logement. Par exemple, une étable à trois rangées dont la densité de logement est à 100 % n’aura pas suffisamment d’espace linéaire à la mangeoire pour que tout le groupe puisse s’alimenter en même temps. Les étables à deux rangées et celles de quatre rangées de logettes dont la distribution des aliments se fait sur chaque côté possèdent l’espace linéaire nécessaire pour accueillir toutes les vaches. Toutefois, si la densité de logement excède 100 %, les mêmes effets négatifs peuvent être observés. Le fait de disposer d’une densité de logement et d’un espace à la mangeoire adéquats ne règle pas tous les problèmes.

Le troupeau a-t-il accès à une alimentation de qualité, 24 heures par jour?

La disponibilité des aliments est tout aussi importante que l’espace à la mangeoire. Ce sujet a été discuté en profondeur et à de maintes reprises au fil des ans, mais il n’en demeure pas moins que si les aliments ne sont pas disponibles ou accessibles, l’espace à la mangeoire perd toute importance.

La façon la plus économique d’améliorer la prise alimentaire est de s’assurer d’offrir une alimentation de qualité, qui sera rapprochée et distribuée d’un bout à l’autre de la mangeoire à plusieurs reprises pendant une période de 24 heures. Cela permet de s’assurer que les aliments sont disponibles et accessibles.

Règle générale, la vache produira 1 litre de lait de plus pour chaque 0,5 kilogramme supplémentaire de matières sèche (MS) consommée. Avec une aire d’alimentation appropriée et l’accès à des aliments de qualité, la prise alimentaire entraînera des résultats positifs dans le réservoir à lait (Tableau 1).

Table 1

Espace et repos

La principale priorité d’une vache est le temps qu’elle consacre au repos. Si le temps passé en position couchée est limité, elle préférera réduire le temps consacré à l’alimentation. Il s’agit d’un couteau à double tranchant qui a un impact autant sur le bien-être de l’animal que sur la productivité du troupeau.

Pour chaque trois minutes et demie de repos qu’elle perd, la vache sacrifie une minute de temps consacré à l’alimentation. À première vue, cela ne semble pas problématique. Toutefois, les marges de profit se cachent dans les détails. Si la capacité d’une vache à se reposer est réduite d’une heure par jour, cela élimine 17 minutes consacrées à l’alimentation. La plupart des repas d’une vache durent entre 30 et 45 minutes pendant lesquelles elle ingère 2,2 kilogrammes de MS. Si on élimine la moitié d’un repas, cela entraîne une réduction d’environ 1 kilogramme de MS consommée et jusqu’à 2 kilogrammes de lait produit.

En plus de l’impact négatif sur la production de lait, la diminution du temps consacré à l’alimentation aura un impact négatif sur l’état de chair, la performance de reproduction et la santé générale du troupeau. Examinons la corrélation entre le temps de repos et la production de lait. À partir de 9 heures de repos, chaque heure de repos supplémentaire permettra de produire en moyenne 1 kilogramme de lait de plus, jusqu’à un maximum de 14 heures.

En observant le troupeau pour identifier la proportion des animaux qui se tiennent en position « perchée », debout dans les stalles, en groupes ou en position couchée, vous serez en mesure de savoir s’il y a un problème au niveau du repos. En matière de repos, il est nécessaire de prévoir un espace optimal autant au niveau de la logette que de l’enclos. Pour ce qui est des logettes, si les vaches sont perchées ou couchées en diagonale, la prise rapide de quelques mesures permettra de déterminer les changements qui peuvent être apportés aux logettes existantes pour améliorer le temps couché. Si les vaches se tiennent droites dans la logette sans être couchées, évaluez le confort de la litière en vous laissant tomber sur les genoux.

La litière est-elle adaptée aux logettes utilisées?

Une façon simple d’encourager une période de repos plus longue est de corriger la quantité de litière et/ou de la changer plus régulièrement. Pour ce qui est de l’enclos, il faut évaluer la densité du logement. Pour le troupeau principal en lactation, il est recommandé de viser une densité de logement de 100 % ou moins, autant pour les logettes qu’à la mangeoire.

Pour les étables sur litière accumulée ou compostée, la norme pour l’aire de repos est de 100 pieds carrés par vache. Dans les troupeaux qui grossissent, la surpopulation est inévitable à certains moments. Ceci étant dit, cette situation devrait être temporaire, puisque les impacts négatifs sur les dynamiques comportementales du troupeau pourraient laisser des traces.

Un des endroits dans l’étable qui ne devrait jamais être surpeuplé est l’aire de transition. Les vaches en transition (y compris les vaches taries, en préparation vêlage et fraîches vêlées) ont besoin de beaucoup plus d’espace de repos. Si elles ne disposent pas de suffisamment d’espace pendant cette période critique, la production laitière pourrait être affectée. Pour l’ensemble des animaux en transition, la densité de logement idéale est inférieure à 80 %. À partir de 80 %, chaque augmentation de 10 % de la densité de logement des vaches en préparation au vêlage entraînera une diminution de la production laitière de près de 0,75 kilogramme par jour. Cet effet est accentué chez les génisses qui en sont à leur première lactation. Lorsque vous ferez votre planification pour les jours suivants, prenez le temps d’examiner les aspects liés à l’espace, aux aires de repos et à l’alimentation. Cela vous permettra d’identifier les modifications qui peuvent être faites pour vous permettre d’ajouter rapidement quelques litres de plus dans votre réservoir à lait.