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L’IMPACT DE LA NUTRITION SUR LE POIL DU CHEVAL

N’est-ce pas magnifique, sous les rayons ardents du soleil ou encore sous l’éclairage du manège de compétition, de voir la robe de vos chevaux briller? Or, il est juste de penser qu’un pelage luxuriant reflète le bon état du cheval et la qualité des soins prodigués par son propriétaire. Qu’il soit palomino, noir, isabelle, bai ou alezan, le poil du cheval devrait scintiller en tout temps et son crin être bien fourni.

Le poil et le crin sont en fait constitués de tissu épithélial. Celui-ci possède diverses fonctions, entre autres celles de réguler la température corporelle, de fournir une barrière protectrice face à l’environnement du cheval et de le rendre aussi attrayant. L’épiderme du cheval comporte différents types de poils : les poils temporaires qui représentent la majorité du pelage, les poils tactiles que l’on retrouve sur le museau, les oreilles et les yeux et les poils permanents de la crinière, de la queue et des cils. Les poils, le crin et les sabots sont constitués en grande partie de kératine. Il s’agit d’un matériel fibreux protéiné produit par les cellules épidermiques. Différents facteurs, comme la génétique ou l’environnement, peuvent affecter l’apparence de la robe du cheval. Le processus de kératinisation demeure toutefois grandement affecté par une mauvaise alimentation.

LE RÔLE DES NUTRIMENTS

Quelques éléments clés de la diète de votre cheval sont susceptibles d’avoir un impact sur la qualité et la quantité de poils. Un pelage terne, sec, cassant ou mince peut refléter une déficience ou un excès alimentaire en protéines, phosphore, iode, zinc, cuivre, cobalt, vitamine A, B, C et E.

Tout d’abord, il est important de se rappeler que les protéines sont constituées d’une chaine d’acides aminés. Parmi ceux-ci, dix s’avèrent « essentiels », c’est-à-dire qu’ils doivent être fournis par le biais de l’alimentation puisque l’organisme ne peut pas les synthétiser lui-même. Aussi, la qualité des acides aminés contenus dans une moulée témoigne de la qualité des protéines qu’elle renferme. Nous savons également que les poils contiennent du soufre et que ce dernier est un dérivé des acides aminés. Bien qu’il existe deux formes de soufre, inorganique et organique, les non-ruminants tels les chevaux réussissent à combler leurs besoins seulement en consommant du soufre organique. Ce dernier se retrouve via certains acides aminés tels la méthionine, la cystéine et la cystine.

Le gras et particulièrement les acides gras essentiels sont nécessaires pour la production de sébum qui à son tour enrobe les poils. De plus, le gras permet une meilleure absorption des vitamines liposolubles comme la vitamine A. Le cheval peut mettre en réserve dans son foie la vitamine A pendant environ six mois. Après quoi, une déficience peut être à l’origine d’un pelage sec et terne.

La biotine, ou vitamine B8, est essentielle à la formation et à l’intégrité des tissus kératinisés comme la peau, les poils et les sabots. Grâce aux bonnes bactéries, une certaine production de biotine a lieu dans le gros intestin des équidés. Les chevaux vivant des stress ou ayant reçu des traitements antibiotiques sont les plus enclins à nécessiter une supplémentation. En effet, tout dérangement de la flore intestinale affecte les microorganismes responsables de la production de vitamine B8 dans le gros intestin.

Le zinc contribue à la santé et à l’intégrité des cheveux et des poils. La forme de zinc servie aux chevaux est également importante. Le zinc organique, c’est-à-dire lié à des acides aminés, produirait des résultats alors que le zinc inorganique n’aurait aucun effet. Une recherche faite sur des chevaux démontre qu’après une supplémentation de minéraux organiques durant une période de 110 jours, une distinction significative sur l’apparence, la structure et la composition des poils fut observée. Le cuivre, en corrélation avec la vitamine C et le zinc, serait impliqué dans le processus de réparation et de pigmentation du poil et de la peau. Bien que les besoins de chacun des nutriments soit important, le ratio entre ceux-ci l’est d’autant plus. Par exemple, le ratio optimal du cuivre et du zinc devrait être de 3-4 :1 (3 ou 4 portion de cuivre pour une portion de zinc) chez les chevaux adultes. Par ailleurs, servi à des niveaux de toxicité, le sélénium pourrait entraîner des pertes progressives de crin au niveau de la queue, de la crinière et des boulets. Toutefois, puisqu’il n’est pas vraiment présent dans les sols du Québec, il est très rare de voir des cas de toxicité par cet élément.

Finalement, il demeure essentiel de combler les besoins nutritionnels tant en quantité qu’en qualité en respectant l’âge, le niveau d’activité et la santé de votre cheval. Une diète équilibrée est constituée d’une proportion appropriée de fibre, d’amidon, de gras (incluant les acides gras essentiels), de protéines, de vitamines et de minéraux. Un petit + pour plus de brillance!

Afin d’ajouter un peu de brillance à la robe de votre cheval, n’hésitez pas à ajouter à sa ration des acides gras essentiels comme l’acide linolénique, mieux connu sous le nom d’oméga 3. Recherchez les moulées avec l’icône .

Bibliographie
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