LA LIGNE DU DOS :FACTEUR CLÉ DU BIEN-ETRE DU CHEVAL

Une mauvaise ligne du dos est souvent perçue comme le résultat d’un manque d’exercice, d’un mauvais ajustement de la selle ou d’une mauvaise génétique. Cependant, la nutrition est un élément essentiel à considérer et elle est souvent négligée lors de la recherche d’une solution pour améliorer la ligne du dos et la musculature en général.
QU’EST-CE QUE LA LIGNE DU DOS ?
The topline is the group of muscles in the horse’s back running from the withers to the croup. These are vital muscles that affect performance and may cause lameness.
Il faut d’abord comprendre ce qu’est la ligne du dos, aussi appelée « topline ». Il s’agit de la somme des muscles du dos, à partir du garrot jusqu’à la croupe inclusivement. Ce sont des muscles essentiels qui ont une influence sur la performance et ils peuvent être à l’origine de boiteries. Afin d’évaluer la quantité de muscles de la ligne du dos, une échelle de gradation de A (ligne de dos pleine sur toute la longueur) à D (pas de musculature sur la ligne du dos) a été créée. Trois zones sont évaluées : le garrot, le dos et la croupe. Chaque partie peut marquer un point ; avec 3 points positifs, le cheval récolte un A. Avec 2 points positifs, il obtient un B, 1 point positif remporte un C et 3 points négatifs signifient un D. Il est intéressant de savoir que la cote de chair d’un cheval se gagne de l’avant vers l’arrière, et que la masse musculaire se forme de l’arrière vers l’avant. Il se musclera donc de la croupe vers le garrot.
COTE DE CHAIR, MASSE MUSCULAIRE ET ALIMENTATION
Il ne faut pas confondre cote de chair et masse musculaire. Un cheval qui a une masse musculaire faible peut tout de même avoir une belle cote de chair. Par contre, un cheval maigre aura de la difficulté à gagner de la masse musculaire. À l’autre bout du spectre, un cheval trop gras pourrait sembler avoir une belle ligne de dos, mais à partir d’une cote de chair de 7/9, elle pourrait être couverte par le gras, qui est franchement moins utile à l’effort !
Et comment l’alimentation peut-elle aider au développement musculaire ? En fournissant le matériel de construction nécessaire ! En effet, l’exercice seul ne permet pas la prise de masse musculaire. L’effort peut stimuler les fibres existantes mais il ne peut en former de nouvelles. Pour cela, il faut de la protéine et surtout, des acides aminés de qualité. Un cheval à l’exercice qui ne reçoit pas suffisamment de protéine de qualité peut voir sa masse musculaire diminuer. 70% des vétérinaires équins membres de l’AAEP (American Association of Equine Practitioners) interrogés estiment qu’une musculation adéquate autour de la colonne vertébrale du cheval est la clé du bien-être du cheval.
Et d’autres conséquences sont possibles : un manque d’appétit, une mauvaise qualité de la corne du sabot, un poil terne, etc.
UNE PROTÉINE DE QUALITÉ?
La protéine est une chaine d’acides aminés. Certains de ces acides aminés sont produits par le métabolisme du cheval. D’autres, les acides aminés limitants, proviennent de l’alimentation. Les acides aminés limitants sont essentiels pour le fonctionnement de l’organisme et pour le développement ainsi que le maintien de la masse musculaire. Pour être correctement assimilables par l’organisme et remplir adéquatement leur rôle, ils doivent se combiner entre eux. Pensez à l’alphabet; si vous avez beaucoup de consonnes mais aucune voyelle, vous n’arriverez pas à former un mot. C’est la même chose avec les acides aminés limitants; si vous en avez seulement certains, seulement certaines fonctions seront remplies!
Les acides aminés limitants se retrouvent dans l’alimentation des chevaux grâce à des aliments de qualité, comme le tourteau de soya qui contient beaucoup de lysine, ou le gluten de maïs qui contient de la méthionine par exemple. Le foin aussi contient de la protéine, mais peu d’acides aminés limitants. Le grain contient pour sa part très peu de protéine. Il est possible d’ajouter des acides aminés dans les moulées sous leur forme pure afin d’augmenter la quantité servie au cheval.
Afin de savoir si vos moulées contiennent des acides aminés limitants, il faut demander la liste des ingrédients car les indications de l’analyse sur l’étiquette nous renseignent sur très peu de choses. En effet, la méthode de calcul de la protéine brute ne donne aucun renseignement sur la source de la protéine et la qualité de celle-ci. Les meuneries basent leur évaluation sur le niveau d’azote total dans la moulée afin de calculer le niveau de protéine brute. Puisque la plupart des protéines contiennent 16% d’azote, ils utilisent le contenu total d’azote dans le produit et le divisent par 0.16 (ex: un aliment contenant 1.6% d’azote aurait un contenu en protéine brute de 10%). Cette méthode de calcul est imposée par la règlementation.
Un autre facteur doit être pris en compte afin d’avoir une protéine de qualité contenant des acides aminés limitants mais aussi une bonne digestibilité : la méthode de fabrication de la moulée. En effet, la fabrication de la moulée peut influencer la digestibilité. Par exemple, un aliment cubé à trop haute température sera moins digeste et la protéine sera moins disponible. C’est le même principe qu’avec le foin qui a « chauffé ».
Le meilleur moment pour servir la protéine est 45 minutes après l’exercice. C’est à ce moment que l’absorption est à son maximum, et que la récupération du cheval sera la meilleure. La servir avant l’effort n’aura que très peu d’impact, car il y a très peu d’assimilation de protéine durant l’exercice, ni de production de muscle. Donc dès que le cheval a repris son rythme cardiaque et respiratoire normal, on peut lui servir sa protéine de qualité.
ATTENTION AUX MYTHES
Il est faux de croire que certaines races ou lignées sont moins prédisposées à développer une grande masse musculaire. Les chevaux de toutes races peuvent se muscler mais il y aura des variations liées au type de fibres musculaires et à leur composition.
Il faut faire attention aux produits « miracles » pour faire prendre de la masse musculaire. La créatine, par exemple, n’a aucun effet sur la masse musculaire des chevaux car elle n’est pas présente dans les sources végétales et est très mal assimilée. Un autre produit est parfois utilisé : le gamma oryzanol. Les études prouvent qu’il n’a pas d’efficacité pour augmenter la masse musculaire mais qu’il pourrait aider à diminuer les dommages aux muscles lors de l’exercice.
EN CONCLUSION
Pour une bonne ligne de dos et une masse musculaire tonique, il faut de l’exercice, un bon ajustement de selle mais surtout le matériel de construction que sont les acides aminés!