Aller au contenu principal
Retour

CHANGER L’ALIMENTATION DE SON CHEVAL

Est-il temps d’opter pour un aliment adapté à votre cheval âgé ou pensez-vous qu’un nouveau produit sur le marché serait encore mieux pour votre cheval? Peut-être que la moulée que vous lui donnez en ce moment ne vous convient plus. Il arrive aussi que votre détaillant ne tienne plus le produit que vous utilisiez. Quelle qu’en soit la raison, tout changement d’alimentation doit être fait avec soin et savoirfaire. Il importe de faire une transition sur une période d’au moins 7 à 10 jours, en augmentant graduellement la quantité du nouvel aliment tout en diminuant la quantité de l’ancien. Tout au long de la transition, surveillez l’état de chair de votre cheval et ajustez les quantités fournies en conséquence.

Mélanger le nouvel aliment au produit actuel – Un exemple de transition

Dans le cas où il vous resterait de la moulée que vous utilisiez auparavant, voici un exemple de la
manière de procéder :

JourAliment actuelNouvel aliment
1-280%20%
3-460%40%
5-640%60%
7-820%80%
9-100100%

Que faire s’il ne vous reste plus de l’ancien aliment?

Que ce soit parce que vous êtes arrivés au fond du sac, que votre produit préféré n’est plus commercialisé ou qu’il est en rupture de stock chez votre détaillant, il se peut que vous ne puissiez pas mélanger le nouvel aliment à l’ancien pour faire une transition. Bien que cette situation ne soit pas idéale, il est toujours possible de faire un changement d’alimentation en toute sûreté.

Puisque vous n’avez plus de l’ancienne moulée à mélanger à la nouvelle, il faudra diminuer la quantité totale offerte avant d’augmenter graduellement la quantité de la nouvelle moulée sur une période de 10 jours. Pendant cette période, il est bon d’augmenter la portion de foin ou le temps passé au pâturage pour compenser ce manque. Voir les indications du tableau suivant pour les quantités recommandées.

% de la portion recommandée du nouvel alimentJour
20%1-2
60%5-6
80%7-8
100%9

Ces deux scénarios ne constituent que des exemples. Ils ne sont pas nécessairement adaptés à toutes les situations. Certains propriétaires choisissent notamment de changer l’alimentation de leur cheval à raison d’une tasse par jour sur une période plus longue lorsque les quantités servies sont importantes. Si vous remplacez un produit faible en hydrates de carbones non-structuraux (HCNS, sucres et amidons) par un produit à plus forte teneur en HCNS, la transition doit être encore plus graduelle. C’est le même principe pour les transitions d’une alimentation faible en gras vers une alimentation riche en gras. De plus, si votre cheval est difficile ou qu’il est sujet aux troubles digestifs ou aux coliques, prenez plus de temps pour faire le changement.

L’autre changement dans l’alimentation de nos chevaux qu’on oublie souvent de faire graduellement, c’est le changement d’un foin à l’autre! Si l’on n’a pas tendance à changer de moulée brusquement, pourquoi le ferait-on avec le foin? Surtout lorsqu’on sait que le foin constitue de 60 à 95 % de l’alimentation de votre cheval! Même si votre foin provient toujours du même fournisseur, la valeur nutritive du foin change beaucoup d’une année à l’autre. Changez-vous d’écurie? Vous pouvez être certain que le foin sera différent, même si les deux écuries ont du foin de bonne qualité. La teneur en énergie et en nutriments du foin variera énormément selon les espèces de plantes fourragères, la géographie, les conditions du sol, la maturité de la plante au moment de la récolte, les conditions météorologiques, le pressage, l’entreposage, etc. Il faut noter aussi que les valeurs nutritives de foins provenant d’un même champ, mais de coupes différentes, peut varier grandement.

Lorsqu’on procède à un changement de foin, il faut le faire graduellement sur une période de deux à trois semaines. Tout comme vous le feriez avec une moulée, remplacez peu à peu une petite portion de « l’ancien » foin, par le « nouveau ».

Un autre changement qu’il ne faut pas négliger, c’est la transition du foin au pâturage et vice versa. À l’automne, en prévision de l’hiver, les propriétaires qui ont des chevaux nourris au pâturage exclusivement doivent penser à introduire graduellement le foin dans leur alimentation, avant que le pâturage ne s’épuise! Le pâturage est constitué d’eau en très forte proportion, tandis que le foin a une teneur en humidité très faible. Un changement soudain risque de causer des coliques.

À l’inverse, au printemps, veillez à ce que les chevaux mangent leur portion de foin avant de les sortir au pâturage pour les premières fois. Ne les mettez surtout pas au pâturage l’estomac vide! Initialement, permettez-leur de brouter de 15 à 20 minutes par jour en allongeant leur séjour au pâturage de 15 minutes par jour jusqu’à concurrence de 4 à 5 heures, seuil à partir duquel on leur permet un a cès sans restriction. Si les chevaux ont droit à trop d’herbe fraîche dès le début, le risque de troubles digestifs augmente puisque le microbiote intestinal n’a pas eu le temps de s’adapter au changement de fourrage.

À titre de propriétaire de chevaux, il est important de se rappeler que TOUT changement soudain dans l’alimentation, y compris dans l’herbe fraîche ou le foin, pourrait perturber le milieu où résident les microorganismes essentiels au bon fonctionnement du système digestif. En effet, des problèmes digestifs (p. ex., production excessive de gaz, coliques, diarrhées, inconfort…) peuvent survenir lorsque la population microbienne et les processus digestifs sont perturbés.

Il faut compter environ trois semaines pour que les microorganismes du système digestif s’adaptent à un changement d’alimentation. C’est pourquoi il est important que la transition d’un fourrage à l’autre soit lente et graduelle sur une période de deux à trois semaines, pour éviter les troubles digestifs. Lorsqu’il est impossible de faire la transition sur au moins deux semaines, assurez-vous de faire un changement graduel, même si ce n’est que sur deux ou trois jours. L’ajout de prébiotiques et de probiotiques à la ration pourrait également être bénéfique pour le microbiote pendant une période de transition, surtout si cette dernière doit se faire rapidement.

En résumé, que le changement alimentaire soit dans la moulée, le foin ou le pâturage, pensez-y et prenez-vous d’avance. Prévoyez suffisamment de votre ancienne moulée ou de votre ancien foin pour que vous puissiez faire une transition lente et graduelle. Plus vous donnez du temps au système digestif de votre cheval pour qu’il s’adapte, moins les risques de troubles digestifs seront élevés et mieux ce sera pour sa santé. Comme toujours, pour toute question relative à des changements alimentaires chez votre cheval, n’hésitez pas à communiquer avec un consultant en nutrition équine. Chez Purina, des consultants en nutrition équine sont à votre disposition grâce à Purina Connect.