Bâtir un héritage laitier
Il existe un type bien particulier de fierté que seuls les producteurs agricoles peuvent
ressentir : la fierté de faire partie d’une ferme familiale, le genre de ferme qui sera transmise de génération en génération. C’est la voie sur laquelle s’est résolument engagée la famille van Stuyvenberg.
Gerald, sa soeur, ses deux frères et leurs parents sont arrivés au Canada en provenance des Pays-Bas en 1987. Ensemble, ils ont fondé Orion Holsteins. Bien qu’ayant démarré l’entreprise avec un modeste troupeau de 35 vaches, la famille s’était fixé des objectifs ambitieux et caressait de plus vastes projets. Un an plus tard, une première étable à stalles entravées permettant d’accueillir 90 vaches voyait le jour. L’année suivante, l’acquisition d’une ferme voisine permettait de prendre encore de l’expansion. Et ce n’était que le début.
Faisons un saut dans le temps jusqu’en 1998, année où la famille et la ferme ont accueilli les nouvelles épouses de Gerald et de son frère. Dès lors, l’entreprise pouvait viser beaucoup plus loin. Le troupeau a immédiatement pris de l’ampleur, pour atteindre 150 vaches en stabulation entravée. Quelques années plus tard, la famille rachetait la terre d’un voisin afin de déplacer les opérations de traite de l’autre côté de la route, là où elles se trouvent aujourd’hui, et construisait sa première étable à stabulation libre. L’étable d’origine a été par la suite transformée en installation pour les génisses. Avec Gerald et son épouse Christine à la barre, l’exploitation s’est à nouveau agrandie en 2010, se dotant de deux bâtiments supplémentaires, soit une étable et une salle de traite. Enfin, il y a seulement deux ans, une unité rotative de 60 stalles est venue remplacer la salle de traite double 20.
Aujourd’hui, Gerald, Christine et leurs enfants Leah et Noah van Stuyvenberg incarnent le modèle de la famille agricole prospère, aux commandes d’une exploitation comptant 640 vaches en lactation, son propre élevage de veaux et génisses et sa propre production de cultures fourragères. En seulement 35 ans, le troupeau de vaches s’est enrichi de 600 têtes. Et pourtant, malgré la taille impressionnante de la ferme et son rythme de croissance spectaculaire, presque toutes les tâches quotidiennes sont encore réalisées par le « quatuor initial » : Christine, Gerald, Leah et Noah. Ils comptent aujourd’hui parmi les individus qui font la fierté de l’industrie laitière canadienne.
EN AVANT LA FAMILLE
L’histoire de la famille van Stuyvenberg n’est pas révolutionnaire en soit, mais elle est certainement impressionnante, et c’est en visitant la ferme qu’on le réalise. Leur réussite ne repose sur aucun mystère. C’est simplement une histoire de travail acharné, de vision et de volonté de dépasser les objectifs fixés. C’est aussi l’histoire d’une réussite remarquable dont peuvent s’inspirer les exploitations laitières familiales ambitieuses de l’Ontario et du Québec pour imaginer les sommets qu’il est possible d’atteindre avec un judicieux mélange de détermination et de savoir-faire.
Selon Christine, leur succès repose sur les liens étroits qui unissent la famille ainsi que sur leurs employés motivés et dévoués qui ont l’impression d’en faire partie, dont un qui travaille avec eux depuis presque dix ans maintenant. Plusieurs employés à temps partiel, notamment un « employé de deuxième génération » dont les parents se sont rencontrés quand ils travaillaient à la ferme, ont également été très importants.
Une chose est certaine : tout le monde n’est pas fait pour la vie sur une ferme laitière. Mais cette vie est empreinte d’une beauté tranquille que seul un producteur laitier peut appréhender. Voilà du moins ce qu’affirme Gerald. Cela commence dès l’aube, lorsqu’il se réveille et entreprend sa tournée matinale dans l’étable. Cette routine, rodée et d’une certaine façon apaisante, il la répète maintenant depuis plus de 35 ans et ne compte pas y mettre fin de sitôt. C’est à ce moment-là qu’il fait son évaluation quotidienne : la journée sera-t-elle calme ou doit-on s’attendre à des « complications »? Le bien-être de ses vaches est sa préoccupation première. Voilà un sujet qui rallie toute la famille : comment tirer parti des plus
récentes innovations et les utiliser pour améliorer le confort des animaux?
Christine et sa fille Leah supervisent la traite des vaches; elles doivent parfois embaucher des employés, mais elles font souvent le travail elles-mêmes. Leah ne pensait pas qu’elle finirait par retourner sur la
ferme lorsqu’elle est partie à l’université. À sa grande surprise, elle a constaté qu’elle avait envie d’y revenir.
« Je me suis trouvée très valorisée par le travail accompli ici. Au fil des années, je me suis engagée
davantage dans l’exploitation de la ferme tout en poursuivant mes études. J’ai réalisé à quel point je me sentais épanouie; la ferme offre tellement de possibilités! Peu de gens peuvent dire qu’ils aiment travailler avec leur famille tous les jours. Je me considère très chanceuse. » – Leah van Stuyvenberg
Christine a passé 17 ans dans le monde des affaires avant d’épouser Gerald et de travailler à la ferme. La famille rigole lorsqu’elle décrit avec éloquence son expérience : “Je préfère m’occuper des bouses de vaches plutôt que des conneries des milieux d’affaires. Cela peut être stressant, mais c’est un endroit agréable où il fait bon vivre.”
L’histoire de Noah suit une courbe similaire. Lorsqu’on lui demande comment il s’est retrouvé ici, Noah a répondu que c’était par intérêt. Il est revenu à la ferme après ses études universitaires parce que « se
réveiller au lever du soleil et travailler avec [sa] famille… et conduire les tracteurs » lui manquait. Il lui arrive parfois même d’aller à l’étable simplement pour saluer sa mère.
ENVISAGER L’AVENIR
Bien que vouloir porter le flambeau familial puisse sembler un choix évident, ce n’est pas toujours le cas, et Christine sait qu’elle et son mari ont de la chance d’avoir des enfants qui souhaitent conserver tout ce
qu’ils ont construit. Selon elle, le maintien d’une attitude progressiste et le renouvellement constant des objectifs sont les raisons pour lesquelles les enfants sont enthousiastes à l’idée d’une longue carrière chez Orion Holsteins. Gerald et Christine ont placé leur famille au centre de leurs préoccupations chaque fois qu’ils ont réalisé ces importants investissements à long terme.
La famille van Stuyvenberg a toujours travaillé avec des spécialistes de la nutrition animale et, plus récemment, avec Dustin Newell. Dustin a vu grandir la ferme et la famille. Il a également été témoin de la montée de la génération suivante qui a souhaité rejoindre la ferme et participer à son essor. Il se souvient des premiers jours où les conversations ne portaient que sur l’expansion de l’exploitation. Aujourd’hui, elles portent sur le fait qu’il s’agit d’une entreprise familiale et que les enfants veulent prendre la relève.
« Vos enfants appartiennent à une génération de gens qui, pour pratiquer un métier et y exceller, doivent aimer vraiment ce qu’ils font. J’ai réellement l’impression qu’il s’agit d’un héritage… c’est-à-dire construire quelque chose, puis laisser la prochaine génération prendre le relais. C’est génial. » – Dustin Newell
NOUVEAUX OBJECTIFS, NOUVEAUX HORIZONS
Ce n’est pas l’amour pour ce style de vie qui manque, ni l’optimisme pour ce qui s’en vient. Il y a toujours de nouveaux objectifs à l’horizon pour Orion Holsteins. Peut-être s’agit-il d’un silo à grain ou d’une meunerie, ou pourquoi pas d’une autre acquisition de ferme, qui sait? Une chose est sûre, c’est qu’ensemble, avec leurs connaissances, leur expérience et leur regard tourné vers l’avenir, les van Stuyvenberg ne pourront que continuer à évoluer, à prospérer et à grandir. Leur amour pour la famille et tout ce qu’ils ont accompli ensemble sur la ferme rayonnent d’un éclat éblouissant.