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Planifier les transports de longue durée pour prévenir les problèmes potentiels

Horses in trailer

Qu’un cheval soit transporté sur une courte ou une longue distance, il est source de stress pour lui… et pour son propriétaire! Il existe des moyens de réduire ce stress et ses conséquences pour les chevaux. Des études montrent que le transport d’un cheval pendant 12 heures ou plus a un impact important sur le taux de cortisol (l’hormone du stress qui agit notamment sur le système immunitaire), et augmente le risque de coliques et de problèmes de santé tels que la fièvre des transports. Le secret d’un long transport réussi pour la santé de votre cheval est la planification.

Le trajet

Il est important de planifier le voyage bien avant le départ. Prévoyez des arrêts de 15 à 20 minutes toutes les 4 à 6 heures, surtout si les chevaux n’ont pas accès à l’eau pendant le transport. L’hydratation est la clé de la prévention des coliques d’impaction. Les arrêts de nuit doivent également être planifiés, idéalement en plaçant les chevaux dans un boxe, afin qu’ils puissent s’allonger si nécessaire et réellement reposer leurs membres. Il a été démontré que le taux d’enzymes musculaires augmente dans le sang lors de ces longs transports, les muscles sont donc très sollicités pour maintenir une position stable (ceux qui ont déjà effectué un transport dans la remorque avec leurs chevaux le savent!) Lors de ces arrêts, dans la mesure du possible, il est bon de faire bouger les chevaux, afin de créer du mouvement non seulement pour les muscles, mais aussi pour l’intestin, afin de prévenir les coliques.

Les chevaux ont besoin d’uriner en moyenne 6 fois par jour et la plupart d’entre eux ne peuvent pas le faire dans la remorque (manque de litière, impossibilité de se positionner correctement, etc.) Si les chevaux ne peuvent pas uriner, ils risquent de développer des problèmes rénaux. Il est donc utile de les sortir de la remorque afin de leur permettre de se soulager régulièrement.

Si vous passez d’une région froide à une région chaude, vous pouvez raser les chevaux pour éviter les poils d’hiver et la transpiration inutile. En revanche, si vous retournez dans une région plus froide, vous devrez prévoir une gradation des couvertures en fonction de la température.

Le choix de la remorque aura également un impact. Idéalement, optez pour une remorque avec des boxes ou en diagonale, car il est beaucoup plus facile pour un cheval de garder son équilibre dans ces conditions que dans une remorque droite où le cheval regarde vers l’avant.

Hydratation et nutrition

L’hydratation est un facteur clé de la santé du cheval pendant le transport, surtout sur de longues distances. Il existe désormais des seaux d’eau dotés de trappes de fermeture ou de contours en néoprène, qui permettent d’accéder à l’eau en évitant les dégâts. En revanche, certains chevaux ne veulent pas boire pendant le transport, alors voici quelques conseils pour les inciter à le faire :

  • Veillez à ce qu’ils soient bien hydratés avant le départ. Pour assurer une bonne hydratation avant le départ, du sel (sel à foin ou sel à bétail) peut être ajouté dans leur moulée ou supplément dans les jours précédant le voyage, à peu de frais et avec de très bons résultats (entre 30 et 90g de sel par jour). Pour les très longs trajets, une solution intraveineuse peut également être envisagée.
  • Attendez la fin de la pause pour leur donner de l’eau. La plupart des chevaux ne boivent pas immédiatement à l’arrêt de la remorque, mais plutôt 15 à 20 minutes plus tard. Il est donc conseillé de leur en offrir juste avant de repartir.
  • Servir un mash avec beaucoup d’eau. On peut également y ajouter du foin, de la pulpe de betterave ou du son. Il faut au moins trois fois plus d’eau que de solides pour assurer une bonne hydratation.
  • Apportez de l’eau de la maison. Les chevaux sont très sensibles à l’odeur de l’eau et peuvent lever le nez sur de l’eau inconnue.

Un cheval devrait avoir accès à du foin au moins une heure avant le départ, car voyager avec l’estomac plein réduit le risque ou la gravité des ulcères d’estomac qui peuvent survenir. Il est également conseillé de mettre un peu de foin dans la remorque pour qu’il puisse le grignoter en cours de route. En revanche, si le cheval n’a pas accès à l’eau ou ne boit presque pas pendant le transport, il n’est pas recommandé de lui donner du foin à volonté, car toute cette matière sèche augmente le risque de coliques par impaction. Dans ce cas, il est bon de lui servir du mash avec des compléments de foin pour lui apporter un peu de fibre dans l’estomac et calmer l’acidité.

Si vous le pouvez, respectez les mêmes horaires que d’habitude pour la moulée, mais servez-la mouillée afin d’augmenter la consommation totale d’eau. N’hésitez pas à augmenter légèrement la cote de chair avant le transport (6-6,5), car la demande énergétique est élevée, afin de les maintenir stables sur la route.

Un long transport entraîne une forte production de cortisol, ce qui affecte le système immunitaire des chevaux et augmente le risque de fièvre du transport. Il est conseillé de leur administrer des pré-, proet post-biotiques avant et pendant le transport, car ils contribuent à soutenir le système immunitaire et à prévenir cette condition. Dans le même ordre d’idées, l’augmentation de l’apport en protéines et en minéraux/vitamines (en particulier les antioxydants) contribuera à renforcer le système immunitaire et à soutenir les muscles en éliminant les radicaux libres.

L’ajout de litière dans la remorque présente des avantages et des inconvénients. La litière offre un plus grand confort, réduit le risque de glissade et permet à certains chevaux d’uriner. En revanche, une litière poussiéreuse peut provoquer des problèmes respiratoires. Pour réduire le risque pour les poumons, il est conseillé d’utiliser une litière sans poussière et de laisser les chevaux pencher la tête pour que le mucus des voies respiratoires puisse évacuer la poussière.

L’arrivée et le repos

Lors d’un transport de 6 à 12 heures, un cheval a besoin d’environ 24 heures pour faire baisser le taux de cortisone dans le sang et pour que le système immunitaire soit moins fragile. Pour les transports de plus de 12 heures, il faut prévoir au moins 2 à 3 jours de repos.

Il est très important de réhydrater le cheval à son arrivée, soit en ajoutant du sel ou des électrolytes à la moulée, soit en lui administrant un soluté. Cela accélérera le rétablissement et réduira considérablement le risque de coliques par impaction.

Des pré, pro et post-biotiques doivent être administrés pendant au moins 3 semaines après l’arrivée du cheval pour aider les systèmes immunitaire et digestif à s’adapter au nouvel environnement, à la nouvelle nourriture, etc.

Avec ces précautions, vous pouvez être assuré d’arriver à destination avec un cheval en bonne santé et prêt à compétitionner!