Maximiser votre rentabilité dans la gestion de génisses
Taylor Swift chantait « I don’t know about you, but I’m feeling 22 » (Je ne sais pas pour vous, mais moi, je me sens comme si j’avais 22 ans). Vous vous demandez peut-être pourquoi un article sur l’élevage de génisses commence par les paroles d’une chanson populaire, mais ce passage de sa chanson de 2013 aborde plusieurs thèmes qui s’appliquent à la définition d’objectifs et à l’optimisation de l’élevage. À la question : « À quel âge voulez-vous que vos taures vêlent? », de nombreux producteurs peuvent très bien adapter ces paroles de la chanson de la façon suivante : « Je ne sais pas pour vous, mais moi, je pense qu’à 22 (mois), ça fera l’affaire! »
Trop souvent, les objectifs d’une ferme d’élevage sont basés sur des sentiments et des traditions, plutôt que sur des faits et des chiffres, ce qui soulève ce questionnement : comment un producteur devrait-il alors fixer des objectifs, surveiller ses génisses et en gérer la croissance? Pour bien faire cela, la grosseur des vaches matures de la ferme doit être quantifiée, que ce soit au moyen d’un ruban, une balance dans le robot ou en faisant la moyenne du poids d’un certain nombre de vaches réformées. Plusieurs des objectifs pour les différents stades de croissance des génisses et des taures peuvent être définis en fonction de la taille corporelle adulte actuelle du troupeau – comme le montre le Tableau 1 – ou en fonction de la taille du troupeau souhaitée par le producteur.
De la naissance à 2 mois
Les deux premiers mois de la vie de la génisse auront un impact sur le reste de sa vie productive. Les objectifs de ces 60 premiers jours sont nombreux, mais ils peuvent se résumer en trois points principaux :
- Promouvoir une bonne santé– l’impact de la maladie respiratoire bovine (BRD) sur l’augmentation des coûts et la production future est immense et ne saurait être suffisamment souligné. Un examen complet de la gestion du colostrum et de l’alimentation, de la litière, de la ventilation, du logement, des taux de population (densité d’élevage), des protocoles de vaccination, etc., est nécessaire si les défis du BRD dépassent 5 %.
- Promouvoir des gains optimaux– l’objectif de développement d’une génisse saine est de doubler son poids à la naissance à l’âge de 2 mois ou, de préférence, d’atteindre 13 % de son poids corporel à maturité.
- Déclencher le développement du rumen – un développement suffisant du rumen est nécessaire avant le sevrage pour maintenir des taux optimaux de gain après le sevrage avec une alimentation sèche. Le développement du rumen est mieux stimulé par la consommation d’aliments de début secs contenant des glucides facilement digestibles – généralement des grains – car ils sont denses en énergie et toujours disponibles, ce qui favorise le gain de poids et le développement des papilles du rumen. Une consommation volontaire de matière sèche (CVMS) plus élevée en début jusqu’ au sevrage est significativement corrélée à une consommation plus élevée après le sevrage et entraîne une production laitière plus élevée dans le futur (+290 kilogrammes de lait standardisé pour le gras en première lactation pour chaque kilogramme de CVMS au sevrage). Pour les fermes qui donnent aux veaux de grandes quantités de lait, des protocoles de sevrage appropriés doivent être mise en place afin de permettre une consommation de départ suffisante avant le sevrage. Alors qu’auparavant, les recommandations suggéraient que les génisses étaient prêtes à être sevrées lorsqu’elles consommaient au moins 1,5 kilogramme d’aliments de début par jour, ce sont au minimum 2,5 kilogrammes de CVMS au sevrage qui sont nécessaires pour maintenir des gains de poids d’au moins 900 grammes par jour.
À partir du sevrage jusqu’à 6 mois
Trop de changements sur une courte période et un développement insuffisant du rumen sont les raisons les plus courantes pour lesquelles les génisses peuvent connaître un ralentissement de leur croissance après le sevrage. Elles parviennent de manière très efficace à convertir les nutriments en gain de poids jusqu’à l’âge de 6 mois; par conséquent, profiter de cette efficacité est une priorité durant cette période.
Une alimentation qui a gagné en popularité est la ration totale mélangée (RTM) à volonté composée d’un aliment de croissance riche en protéines à laquelle est mélangée de 5 % à 15 % de paille finement hachée ou de foin de graminées. Tout en n’étant pas la seule façon de nourrir efficacement les génisses à cet âge, le succès de ce type d’alimentation dépend en outre de certains facteurs clés énumérés ci-dessous :
- La constance – le profil nutritionnel de l’alimentation ne change pas.
- Un gain moyen quotidien (GMQ) élevé – des niveaux optimaux de protéines équilibrés avec des niveaux caloriques adéquats pour soutenir des taux élevés de gain de poids.
- La simplicité – le mélange n’est composé que de quelques ingrédients et de grandes quantités peuvent être pré-mélangées.
- L’alimentation – le volume du rumen au sevrage équivaut à la taille d’un ballon de basketball. Lorsqu’il est nourri d’aliments secs, une jeune génisses peut facilement consommer assez d’aliments pour engendrer des taux de gain élevés; cela n’est toutefois pas le cas lorsque, à cet âge, son alimentation est composée de fourrages humides ou fermentés.
- Le développement du rumen – fournir une variété de sources de glucides digestibles favorisera le développement continu du rumen et des taux élevés de gain de poids. De 6 à 12 mois Des recherches récentes ont indiqué que chaque gain supplémentaire de 100 grammes au cours de la période prépubertaire entraînait 320 kilogrammes de lait supplémentaire à la première lactation. Cette observation souligne l’importance d’une alimentation bien équilibrée pour soutenir un GMQ de 0,8 à 1 kilogramme par jour afin que les génisses atteignent la taille et le poids appropriés à l’approche la période de reproduction. Tel qu’illustré à la Figure 1 (à la page 36), l’obtention d’une croissance constante dans l’ensemble du groupe de génisses peut réduire la fenêtre de reproduction, ce qui permet d’atteindre plus facilement l’âge cible au premier vêlage.
En période de reproduction
With the cost of raising heifers a large expense on a dairy, aiming for an age at first calving just below 24 months is a critical goal. However, Table 2 demonstrates that younger is not always better when it comes to calving in heifers.
Le coût d’élevage des taures étant une dépense importante pour une ferme laitière, viser un âge au premier vêlage juste en dessous de 24 mois est un objectif essentiel. Cependant, le Tableau 2 montre que, pour une taure, le vêlage à un plus jeune âge n’est pas toujours préférable. Dans ces données, les taures vêlent quand elles sont âgées entre 20 et 24 mois et il est évident que la production est maximisée lorsqu’elles se rapprochent de l’extrémité supérieure de la fourchette – idéalement dans l’intervalle de 22 à 23 mois.
La répartition de la production en fonction de l’âge des vaches fraîches est essentielle non seulement pour optimiser l’âge au premier vêlage, mais aussi pour trouver des occasions d’amélioration dans le programme des taures. Si la production est optimisée chez les taures plus âgées ou plus grosses, la taille corporelle par rapport aux vaches matures est-elle un problème? Si c’est à l’extrémité la plus jeune de l’intervalle d’âge que la production atteint un maximum, la condition physique autour de la reproduction ou du vêlage est-elle un problème dont il faut se préoccuper?
De la confirmation de la gestation (16 mois) au vêlage Bien qu’il soit facile d’ignorer les taures une fois leur gestation confirmée, de nombreux facteurs doivent néanmoins être pris en compte pour préparer ce groupe à une gestation complète menant à une lactation rentable. Le maintien du bon rapport protéines-énergie préviendra l’obésité et minimisera le risque de dystocie, de cétose, de fertilité réduite et de réforme prématurée, tout en favorisant une croissance équilibrée de la taure et du fœtus en développement. Une fortification adéquate des aliments est également nécessaire, non seulement pour les soutenir, mais cela aura également un impact sur la qualité du colostrum.
Le fait de faire passer les taures à des rations de préparation au vêlage au moins quatre semaines avant le vêlage, en particulier si elles sont mélangées à des vaches matures, permettra d’allonger la période d’adaptation durant ces moments stressants et les encouragera à s’alimenter davantage, favorisant ainsi de meilleures transitions.
Un âge cible au premier vêlage ainsi que la connaissance du poids mature réel ou cible de votre troupeau constituent un point de départ solide pour élaborer un rigoureux programme d’élevage des génisses pour votre ferme. L’utilisation des niveaux cibles du Tableau 1 et la comparaison des résultats réels à la ferme par rapport aux valeurs cibles peuvent aider à identifier les occasions d’amélioration. L’élevage requiert un investissement considérable.
Prendre les mesures nécessaires pour aider à maximiser le rendement en atteignant les poids corporels cibles, en prévenant les maladies et en faisant saillir les taures dans un court laps de temps leur ermettra d’exprimer pleinement leur capacité génétique pour la production de lait, assurant de leur part un meilleur rendement.